dhunnnnLe Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) vient de publier un rapport sur les viols et les rapts de femmes kosovares par des soldats serbes. La psychologue Dominique Serrano, spécialiste des violences sexuelles, a conduit des entretiens durant la première semaine de mai auprès de 35 femmes dans les camps de réfugiés de Tirana et de Kukës. Leurs témoignages ont mis en évidence la pratique «de viols, d’enlèvements, d’emprisonnements et de tortures en différents lieux»,  ont ecrir la presse mondial, transmise par l’agence de presse «Presheva Jonë».

 

 Rapport de l’ONU sur les viols au Kosovo: 20 mile femmes albanais violées

kosovo_frauen_auf_der_flucht«A Gjakova, Pec, dans la vallée de la Drenica, des viols collectifs se sont produits. Les femmes ont dit avoir été violées par plusieurs hommes durant plusieurs heures, et parfois quelques jours. Les femmes qui ont été libérées portaient des lacérations sur la poitrine, des marques montrant qu’elles avaient été battues sur les bras et sur les jambes. En outre, elles portaient des marques de brûlures», a affirmé Dominique Serrano. La psychologue a ajouté que «certaines femmes qui ont été enlevées ne sont pas réapparues à ce jour, selon leur famille et leurs voisins». Elle notait aussi: «Les soldats serbes se sont emparés à plusieurs reprises de groupes de femmes pour les amener dans des lieux inconnus. Toute résistance était combattue par des menaces d’être brûlées vivantes.» Selon les témoignages recueillis par Dominique Serrano, «à des barrages militaires, les soldats exigeaient de l’argent, des bijoux et demandaient aux femmes de se dévêtir pour prouver qu’elles ne cachaient rien. Lorsqu’elles étaient dépouillées de leurs derniers biens, les soldats se “payaient en s’emparant des plus jolies. Le plus souvent, celles-ci étaient âgées de 15 à 25 ans. Généralement, de un à cinq hommes participaient au viol, avant de relâcher leur victime». Le Fnuap constate qu’à ce jour il n’existe aucune information crédible sur le nombre de viols perpétrés au Kosovo.

 

Elle voudrait disparaître, se cacher sous le tapis, se fondre dans un mur. Pourtant, on ne voit qu’elle, plantée au centre de la pièce où vit sa famille depuis trois mois, dans le bâtiment de l’école vétérinaire de Shkodër, dans le nord-ouest de l’Albanie, transformé en camp de réfugiés. Elle s’appelle Ismete. Autour d’elle, l’air est pesant, figé. Tragique. Au milieu de ses s?urs qui préparent le café turc, Ismete semble avoir appuyé sur le bouton pause. Son visage de pierre n’exprime rien. Comme si elle était morte. «Avant», Ismete était une jolie fille brune de 20 ans. Aujourd’hui, cette jeune Kosovare n’a plus d’âge. Le 29 mars, des policiers et les paramilitaires d’Arkan (nom de guerre de Zeljko Raznatovic), le chef d’une des milices serbes les plus sanguinaires, l’ont violée dans une cave, à tour de rôle, pendant cinq heures.

Des dizaines, sans doute des centaines, de jeunes filles et de femmes kosovares ont aujourd’hui le même visage. Comme Ismete, elles ont subi la violence des troupes serbes durant les trois mois et demi qu’a duré cette guerre. Depuis le mois d’avril et l’afflux des convois de réfugiés aux frontières albanaise, macédonienne et monténégrine, la rumeur parle de viols. Pourtant, une certaine prudence incite ONG, militaires et journalistes à ne pas se prononcer sur l’ampleur et le caractère systématique de ces violences. «Il est certain que de nombreux viols ont été commis, mais il est difficile d’affirmer qu’ils ont été organisés», constate Dominique Serrano-Fitamant. Dès la fin du mois d’avril, cette psychologue française avait été chargée par le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) d’évaluer les violences sexuelles commises contre les Kosovares. En une dizaine de jours, cette spécialiste des troubles post-traumatiques et des viols a collecté 35 récits de victimes ou de témoins oculaires auprès des réfugiées rencontrées dans les camps et les maternités de Tirana et de Kukës. Dans son rapport publié début mai, elle confirmait l’existence des viols. Mais il se révèle d’autant plus difficile d’établir un bilan précis de la situation que les victimes ne parlent pas. Elles sont prostrées ou hystériques, muettes face à leur douleur. Leur société, traditionnelle et patriarcale, ne veut surtout pas savoir ce qui leur est arrivé. Tabou absolu, déshonneur suprême, le viol de ses filles est l’un des plus profonds traumatismes auxquels cette communauté devra faire face dans les mois, voire les années, à venir. Avec ou sans l’aide internationale, qui a d’ores et déjà révélé ses failles et son impuissance dans la prise en charge de ce problème.

L’honneur violé des Kosovares

dhnaaa111Officiellement indésirables depuis le discours de Milosevic en 1989 à Kosovo Polje, les Albanais sont devenus à leur tour les victimes de la stratégie de purification ethnique. On terrorise, on déporte, on brûle et on assassine pour les forcer à partir. Et on viole les femmes, pour humilier les hommes, en leur démontrant leur incapacité à protéger leurs filles, leurs s?urs ou leurs épouses. Pour les dissuader à jamais de remettre les pieds au Kosovo. Mais aussi pour briser la communauté, en prenant possession de leur ventre et en implantant l’ennemi au plus profond d’elles-mêmes si, par malheur, elles se retrouvent enceintes. Ces femmes ont été souillées dans un tout autre but que le simple plaisir sexuel de leurs agresseurs. «Depuis des années, les Kosovares proclament que leur arme pour lutter contre la domination serbe, c’est leur ventre», explique la psychologue albanaise Silvana Miria, directrice de l’association Linea. Faire des enfants est pratiquement un acte politique, une façon d’accroître leur supériorité numérique sur les Serbes. Certaines d’entre elles, enceintes, l’ont d’ailleurs payé de leur vie: on entend de nombreux témoignages de femmes éventrées, leur enfant arraché. En violant les Albanaises du Kosovo, les Serbes ont retourné l’arme contre elles. Une arme qui anéantit, à petit feu, la cellule familiale et la communauté aussi sûrement que la victime elle-même. Les femmes ont été sélectionnées par leurs agresseurs, qui les ont généralement choisies jeunes, donc vierges.

Il y a Azize, 24 ans, violée et tabassée, que ses cousines ont voulu racheter aux paramilitaires serbes; mais elles n’ont pas trouvé le courage de revenir porter l’argent aux miliciens. Sabye, 18 ans, qui reste prostrée dans sa tente toute la journée. Shpresa, 19 ans, violée par quatre hommes alors qu’elle avait ses règles. Cette femme de 32 ans, originaire de Pec, violée, qui s’est enfuie deux fois de l’hôpital psychiatrique de Tirana. Melita, 16 ans, qui est venue en pleurs avec sa maman à la maternité de Tirana pour avorter. Ou encore cette mère de quatre enfants, violée avec les autres femmes de sa famille devant leurs gamins. Et puis toutes ces mères qui disent qu’il vaudrait mieux que leurs filles soient mortes. Pendant quatre mois, l’étage des femmes de l’hôpital psychiatrique de Tirana n’a pas désempli: «Chaque jour, on voyait arriver quatre ou cinq nouvelles patientes kosovares, raconte le psychiatre Erald Bekteshi. Elles occupaient 90% des lits de l’étage réservé aux femmes. Certaines d’entre elles souffraient de troubles psychiques consécutifs à un viol.» Combien sont-elles? On ne sait pas. Du reste – les massacres, les tortures, les maisons incendiées – on parle. On raconte, on s’épanche. Des viols on ne dit rien. Ou bien on lâche que oui, c’est arrivé, mais à une cousine, à une voisine dont les familles taisent les noms. «Parfois, les jeunes filles nous racontent qu’elles ont été violées, alors que les familles continuent à nier», explique Silvana Miria. Son association, fondée il y a trois ans à Tirana, et implantée, depuis, à Shkodër et à Korçë (dans le sud-est de l’Albanie), vient en aide aux victimes de viols et de violences conjugales – 65% des Albanaises. Depuis le début du conflit, ses consultantes se sont entièrement consacrées aux Kosovares violées.

Selon les témoignages recueillis par différents organismes qui travaillent en lien avec le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye, les viols ont été commis selon quatre scénarios types, généralement par des paramilitaires et des policiers, masqués ou grimés: les victimes sont violées chez elles, devant leur famille; dans leur village, au moment où les troupes serbes séparent les hommes des femmes pour former les convois; dans les colonnes de réfugiés pendant les trajets – celles qui refusaient étaient abattues sur place, et certaines familles ont ainsi transporté le cadavre de leur fille jusqu’en Albanie; ou encore dans des camps, où des femmes auraient été emmenées pour servir d’esclaves sexuelles. On a peu de témoignages sur ces camps. On suppose que les jeunes filles qui y auraient été emmenées ont ensuite été exécutées, car la plupart d’entre elles n’ont pas reparu depuis. Mais des témoins oculaires assurent avoir rencontré sur les routes des groupes de femmes hagardes qui affirmaient sortir de tels camps dans les régions de Djakova et d’Istog.

L’histoire de Luljeta, 17 ans, répond au troisième scénario. Au camp de réfugiés allemand de Shkodër, une vieille femme au fichu blanc immaculé indique la tente de l’adolescente: «Là, il y a une fille qui a été violée.» Deux lits de camp sont disposés de part et d’autre du piquet de bambou qui soutient la toile de coton jaune aux motifs entrelacés, don de l’armée pakistanaise. Tout est propre, bien rangé. Luljeta ôte le tablier de cuisine qu’elle avait enfilé par-dessus son survêtement pour faire le ménage. Elle est partie de Mitrovica, dans le nord du Kosovo, le 14 avril, avec ses parents, son frère et ses deux s?urs. Des paramilitaires ont arrêté la colonne de réfugiés, et ont choisi une demi-douzaine de filles. Luljeta raconte comment les Serbes ont braqué une arme sur la tête de son père pour l’empêcher d’intervenir. Soudain bouleversée, elle explique comment sa copine et elle, paniquées, ont finalement racheté leur liberté, contre 150 deutsche Mark et deux bagues. Elle cache son visage rond de gamine dans ses mains et s’effondre en larmes. Alors ils ne l’ont pas violée? «Non. Non. Ils m’ont laissée partir.» Et les autres filles? «Ils les ont emmenées. Pour les violer. On ne sait pas où elles sont maintenant.» Elle dit qu’elle pleure à cause de son père. Les Serbes lui ont fait croire qu’il était mort. Ils ont montré à Luljeta huit corps suppliciés, prétendant que son père était parmi eux. Sept hommes et une femme enceinte, éventrée, dont on avait arraché le bébé pour le brûler. Un cauchemar. Mais son père n’y était pas: elle l’a retrouvé depuis.

dhunaaassqqComment savoir ce qui est vraiment arrivé à Luljeta? Le prix de sa liberté semble bien dérisoire, au regard des sommes habituellement réclamées par les Serbes. Et pourquoi l’auraient-ils épargnée, elle, en échange de presque rien? A-t-elle réellement eu la «chance» d’échapper au viol? Comme Luljeta, beaucoup de filles assurent qu’elles ont réussi à s’échapper in extremis. Ou décrivent en détail une histoire arrivée «à une fille qu’elles connaissent bien», pour ne pas admettre qu’elles en sont la victime. «Beaucoup de jeunes femmes racontent leur histoire à la troisième personne, parce qu’elles veulent qu’on sache que c’est arrivé, mais ne peuvent pas reconnaître que ça leur est arrivé, à elles», explique Entella, membre de la Fédération des femmes albanaises, une organisation locale qui travaille en lien avec le TPI. Avec des équipes d’une dizaine d’étudiants, la jeune femme sillonne les camps pour recueillir des témoignages sur les violations des droits de l’homme, qui seront remis aux investigateurs du TPI. Ces femmes pétrifiées par la honte et la culpabilité, qui se cachent derrière l’illusion d’en avoir réchappé, ont désespérément besoin d’aide. Mais les quelques psychologues des ONG qui ont travaillé dans les camps sont rarement parvenus à établir le contact avec elles. «On n’a pas réussi à les atteindre, regrette Hortense Flamand, une psychologue québécoise de Médecins sans frontières, qui a travaillé à Kukës. Venir à nous, c’était impossible pour elles. Cela les aurait désignées en tant que femmes violées.» Sans compter que l’aide psychologique n’est pas encore toujours vue comme une nécessité: «On estime que l’urgence, c’est soigner, donner une tente et de quoi manger. Parce que ces femmes ne sont pas mortes, leur problème passe au second plan. On oublie qu’à leurs propres yeux elles se considèrent comme mortes», martèle Dominique Serrano-Fitamant. Depuis son rapport, rien de concret n’a été entrepris pour coordonner l’action des ONG dans ce domaine. Chacun bricole un programme dans son coin, dans «son» camp, avec «ses» réfugiés. Au péril de la santé mentale de ces femmes, ONG et agences de l’ONU s’embourbent dans leurs querelles de chapelle.

A quelques kilomètres de Tirana, dans un petit camp géré par une obscure organisation religieuse, Valbona attend de rentrer chez elle. Elle vit ici depuis trois mois, seule, dans sa guitoune aux relents de crasse. Le visage bouffi, cette femme de 29 ans en paraît quinze de plus. Elle raconte que les policiers serbes l’ont séquestrée pendant deux semaines, qu’ils l’ont battue au point de lui casser les dents. Valbona répète en boucle qu’elle veut rentrer chez elle. Elle annonce d’un air détaché que les Serbes ont pris son bébé. Elle prétend être enceinte de huit mois, mais son ventre flasque n’en a pas la rondeur. Valbona devient folle. Il suffit de lui parler dix minutes pour comprendre qu’elle a besoin d’être suivie par un psychiatre. Pourtant, personne au camp ne se soucie d’elle. Ici, «on s’occupe des mères et des bébés». Point. Une vraie loterie, ces camps, vidés depuis, où le meilleur côtoie le pire. A Mullet, à quelques kilomètres de la capitale, les réfugiés mangeaient seulement une fois par jour. Dans un camp tenu par des religieux italiens, les prêtres faisaient prier les réfugiés musulmans et leur distribuaient des bibles. A Shkodër, des dizaines d’évangélistes américains obèses ont déferlé en bermuda sur les réfugiés. Sans parler de toutes les ONG qui ont purement et simplement déserté leur camp le lendemain même de la signature des accords pour courir au Kosovo – et être les premiers devant les caméras de télévision. Plus de soins, plus de nourriture, plus de sécurité: pas étonnant que les réfugiés soient vite rentrés chez eux.

Au milieu de tout ce cirque, le travail de certaines petites ONG locales comme la Fédération des femmes albanaises ou Linea contraste cruellement avec les lacunes des organisations internationales. Dès l’arrivée des convois de réfugiés, les consultantes de Linea se sont rendues dans les camps. Avec un atout majeur: elles parlent la langue et connaissent la tradition et les mentalités. Psychologues, juristes, profs ou travailleuses sociales, elles ont reçu des formations spécifiques pour repérer, écouter, aider et soigner les femmes violées. Pour toucher plus facilement les familles, elles ont associé à leurs équipes des femmes kosovares. Comme Mirhana, 29 ans, qui a été violée devant son père par quatre paramilitaires, dont l’un était en classe avec elle. La jeune femme a rejoint l’association pendant deux mois à Tirana, et elle poursuit ce travail au Kosovo. Tous les jours, les consultantes se rendent dans les camps pour discuter avec les familles, instaurer une relation de confiance et repérer les jeunes filles en état de choc. Après, seulement, elles entreprennent un travail thérapeutique auprès de la victime et de sa famille.

Paradoxe: les femmes de l’association doivent parfois batailler avec les ONG pour arracher l’autorisation d’intervenir dans les camps. «Nous avons beau être les seules à nous occuper spécifiquement des femmes violées et les plus aptes professionnellement à faire ce travail, on nous ignore royalement», s’insurge Silvana Miria. Certaines ONG n’ont pas laissé ces consultantes rencontrer «leurs» réfugiés. La Croix-Rouge autrichienne, par exemple, dont le camp de Shkodër est un miracle de propreté, d’organisation et, surtout, de sécurité. A tel point qu’elle n’a jamais autorisé Linea à y pénétrer. «Finalement, ils nous ont appelées en catastrophe il y a une semaine, s’emporte Malinda Angoni, consultante. Ils ont notamment un cas dont ils ne savent plus quoi faire: une jeune fille de 19 ans complètement prostrée, probablement enceinte. On nous demande d’intervenir comme ça, en deux jours, alors qu’elle est sur le point de rentrer au Kosovo. Que voulez-vous qu’on fasse? Quel gâchis!» Un autre camp, tenu par des religieuses italiennes, leur a également été interdit: «Elles ont répondu qu’elles s’en occuperaient elles-mêmes!» Les consultantes ont fini par s’infiltrer discrètement et ont constaté les dégâts: «Des filles terrorisées qui ressemblent à des vieillardes. Elles n’arrivent même plus à pleurer. Elles disent qu’elles feraient mieux de se tuer.»

Sans les femmes de Linea, Ismete aussi aurait peut-être trouvé le moyen d’en finir. Originaire de la région de Decani, sa famille a vu débarquer les Tigres d’Arkan le 28 mars. Ils ont fait sortir les 1 500 villageois des caves où ils se cachaient et ont ordonné aux hommes de se déshabiller entièrement. «Ils ont dit: maintenant, on va vous tuer! Les femmes et les enfants pleuraient. Eux, ça les faisait rire, raconte Besa, 21 ans, la s?ur aînée d’Ismete. Après, ils nous ont fouillées. Il y avait une vieille dame très grosse. Ils ont fouillé jusque dans les plis de son ventre.» Des dizaines de jeunes filles ont défilé quatre par quatre dans une cave. Sur ce qui s’est passé là, Besa ne dit rien. Elle, Ismete et leur s?ur de 16 ans ont été violées. Les trois s?urs étaient vierges. «Quand on a vu Ismete pour la première fois, elle était très mal en point, racontent Malinda Angoni et Bardha Kaduku, de Linea. Il nous a fallu un mois avant de pouvoir lui parler.» La tragédie de ces femmes ne se terminera évidemment pas avec leur retour au Kosovo. «La hiérarchie des familles risque d’être bouleversée par ces drames, prédit Silvana Miria. Les hommes n’ont pas pu, pas su protéger leurs femmes et leurs filles. Ils sont tombés de leur piédestal.» Pour les jeunes filles violées et rejetées par leurs familles, la psychologue, optimiste malgré tout, n’entrevoit de survie qu’à travers la possibilité d’y gagner leur indépendance. A condition de les encadrer psychologiquement et de faire reconnaître par la société kosovare et par l’opinion internationale le crime dont elles ont été les victimes. Même si l’on ne saura jamais avec exactitude combien il y a eu de viols. On pourra seulement compter les avortements, les bébés abandonnés et les jeunes filles suicidées.

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