topelementAlors que le pays célèbre le huitième anniversaire de son indépendance, les opposants au gouvernement se font entendre.

 

Au moins 150’000 personnes, selon la police, ont manifesté sans incident mercredi dans le centre de Pristina à l’appel de l’opposition kosovare, le jour du huitième anniversaire de l’indépendance de cette ex-province serbe, pour exiger la démission d’un pouvoir jugé corrompu. Cette manifestation a duré deux heures et faisait suite à des cérémonies officielles, dont un défilé militaire, organisées par le pouvoir dans le centre de Pristina paré de drapeaux kosovars.

 

«Nous voulons écarter (le Premier ministre) Isa Mustafa et ses compagnons. C’est pour cela que nous nous sommes réunis», a déclaré aux manifestants Visar Ymeri, un des leaders du principal mouvement d’opposition Vetëvendosje (Autodétermination).

«Nous disons +non+ à ce gouvernement. L’alternative pour assurer le progrès c’est nous», a-t-il ajouté, qualifiant les membres du gouvernement de «criminels» et de «voleurs».

 

 

Drapeaux albanais

15-587x389Les manifestants brandissaient des centaines de drapeaux albanais rouge et noir plutôt que ceux du Kosovo indépendant bleu et jaune, ainsi que des pancartes appelant à la démission de Isa Mustafa et de l’ancien chef du gouvernement et actuel ministre des Affaires étrangères Hashim Thaçi.

«Le Kosovo est dirigé par un gouvernement corrompu qui ne tient compte que de ses propres intérêts et est prêt à signer les pires accord pour seul but de se maintenir en exercice», a déclaré à l’AFP à l’approche de la manifestation Bedri Hamiti, 27 ans, sans emploi.

Accord contesté

L’opposition kosovare proteste depuis octobre contre un accord de normalisation des relations avec la Serbie conclu en 2013 sous la houlette de l’Union européenne.

Depuis, M. Kurti et ses collègues élus de l’opposition ont multiplié les interruptions de séances parlementaires en lançant du gaz lacrymogène dans l’hémicycle, paralysant de fait ses travaux alors que, parallèlement des violences se déroulaient dans les rues de la capitale kosovare.

Appel au calme

La présidente du Kosovo Atifete Jahjaga a appelé mercredi «à manifester dans la dignité et dans le calme» en faisant preuve de «maturité politique».

Début janvier, une trentaine de personnes ont été blessées et 34 manifestants interpellés, lors d’une manifestation à Pristina de l’opposition kosovare qui exige la démission du gouvernement et l’abandon de cet accord.

Cet accord exigé par Bruxelles – qui a permis à Pristina et Belgrade de faire des progrès dans le rapprochement avec l’UE -, vise à la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo, ancien territoire serbe majoritairement peuplé d’Albanais qui a unilatéralement proclamé son indépendance en 2008.

Indépendance pas reconnue

L’accord prévoit notamment la création d’une association des municipalités serbes, considérée comme cruciale par Belgrade, afin d’améliorer les droits de la minorité serbe du Kosovo. Mais, selon ses détracteurs, il permettra à la Serbie d’avoir une mainmise sur les municipalités concernées.

La Serbie n’a pas reconnu l’indépendance du Kosovo qu’elle considère toujours comme l’une de ses provinces.

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