kerryyLe secrétaire d’Etat américain s’est octroyé des bouffées d’air en marge du marathon diplomatique sur la Syrie,  a écrit Tribune de Genève, ransmise par l’agence de presse «Presheva Jonë», basée à Genève. (par Nefail Maliqi)

 

Le week-end haletant de John Kerry à Genève

Entre John Kerry et Genève, c’est l’amour fou! Il y a des signes qui ne trompent pas. Durant son marathon diplomatique sur la Syrie entamé vendredi, le secrétaire d’Etat américain s’est octroyé des moments de détente en ville et dans la région. Plutôt rare pour un personnage de haut rang en visite officielle. Il a même dîné avec le maire de Genève, Guillaume Barazzone!

Samedi soir, il a ainsi débarqué sur le quai des Bergues dans un cortège de grosses cylindrées, encadré par des policiers en uniforme à moto et en voiture, sirènes et feux bleus. Là, devant l’hôtel Four Seasons, l’Américain a retrouvé le Genevois ainsi qu’une troisième personne pour dîner tranquillement sur la terrasse, au milieu d’autres clients. Aurait-on loupé un épisode de la série «House of Cards» version suisse? Faute de pouvoir atteindre John Kerry… nous avons interrogé Guillaume Barazzone.

«Je l’ai rencontré au mois d’août dans sa maison à Martha’s Vineyard, à titre privé, lors de nos vacances respectives, grâce à un ami de sa famille», confie l’édile. Il faut dire que l’avocat de profession a réalisé une année de master en droit dans l’une des plus prestigieuses universités américaines, Columbia, où il s’est tissé un réseau international. Passionné par la politique américaine, il est incollable sur le sujet. On n’en saura pas plus sur sa journée chez John Kerry.

Il aime Genève et la Suisse

Toujours est-il que le jeune politicien suisse a marqué l’ex-candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine de 2004. A l’occasion d’un nouveau passage à Genève pour tenter de trouver un accord sur la Syrie, John Kerry l’a contacté.

«Il m’a invité samedi à un dîner privé», glisse Guillaume Barazzone, sans livrer la teneur des discussions qui ont duré deux heures, selon plusieurs témoins. Un petit détail quand même? «J’ai expliqué à Monsieur Kerry l’importance pour Genève d’accueillir des négociations internationales telles que celles sur la Syrie. Il m’a indiqué avoir été extrêmement bien accueilli, aimer Genève et la Suisse.» John Kerry le dit et le montre bien. Ses longues discussions diplomatiques s’accompagnent toujours d’escapades.

Il a ses habitudes. Comme celle de marcher au bord du lac. Vendredi vers minuit, il a pris une pause de dix minutes, surveillé depuis les airs par un Super Puma. Il a aussi profité de se rendre en personne chez son chocolatier préféré, Auer, dans les Rues-Basses. Samedi, peu après 13 h, ce client exceptionnel n’est pas passé inaperçu. A l’arrivée de son cortège, le secteur a été bouclé. Une visite éclair mais immortalisée par des centaines de badauds, leur smartphone en main. «J’ai cru qu’il y avait un colis suspect… Le temps de me retourner, j’ai vu John Kerry rentrer dans un commerce», témoigne une Genevoise, impressionnée par toute cette agitation. «Il a salué la foule et a été applaudi. La présence de la police était massive, ferme, mais respectueuse du public, à la manière suisse!» s’exclame un observateur resté aux premières loges, sur la terrasse du chocolatier.

Accessible et sympathique

John Kerry connaît bien l’adresse réputée pour ses amandes princesses. C’est sans doute la quatrième fois qu’il s’y rend. Cette fois-ci, l’habitué s’est pourtant trompé de porte, entrant d’abord dans le café, avant de revenir sur ses pas pour rejoindre la minuscule chocolaterie. «Bonjour Mesdames, comment allez-vous?» a-t-il lancé en bon français au personnel, comme un simple client, accessible et sympathique. Top chrono, l’opération «chocolat» a duré dix minutes.

Le déplacement d’une telle personnalité émoustille ou agace. Certains clients réclament après-coup les mêmes chocolats que John Kerry. D’autres sermonnent les vendeuses en leur demandant si elles n’ont pas honte de servir ce représentant du gouvernement américain…

Col de la Colombière à vélo

Samedi encore, le secrétaire d’Etat a filé au Mont-Pèlerin (VD), réputé pour sa vue imprenable sur les Alpes et ses rencontres internationales du libéralisme.

Et ce dimanche matin, sous un soleil de plomb, ce sportif âgé de 72 ans a enfourché son vélo pour attaquer l’éprouvant col de la Colombière, en Haute-Savoie. Il était accompagné d’une haute personnalité du Moyen-Orient, selon le site Internet duDauphiné Libéré. Cette fois, il a atteint le sommet à 1613 mètres, un peu plus d’un an après sa chute survenue avant même l’ascension. Sa jambe cassée lui avait valu un séjour aux Hôpitaux universitaires de Genève. Cette visite-là, il s’en serait bien passé. (TDG)

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