koosossPour la première fois des athlètes du Kosovo concourent aux Jeux Olympiques. Avec moins de deux millions d’habitants et une délégation de huit membres, le plus jeune État européen figure parmi les petits poucets de la compétition. Mais il rêve tout haut de repartir avec une médaille d’or grâce à la judoka Majlinda Kelmendi, la reine de la catégorie des – de 52kg, a  a écrit l’agence de presse albanaise «Presheva Jonë»

 

Majlinda Kelmendi, l’icône du Kosovo vise les JO

kosoosssaaaLe Maracana de Rio verra défiler deux nouvelles équipes reconnues par le Comité international olympique (CIO) : celle du Kosovo et celle du Soudan du Sud. Les Kosovars participaient auparavant aux JO sous la bannière de la Yougoslavie, puis de la Serbie. Après l’indépendance du pays, en 2008, le CIO a reconnu la fédération olympique kosovare en 2014, lui permettant ainsi d’évoluer aux JO en tant que nation.

Quant au Soudan du Sud, il n’a été reconnu par le CIO qu’après les JO de Londres (2012) et présentera deux athlètes. Au total ce sont 10 500 athlètes qui seront présents.

L’autre nouveauté, symbole d’une triste actualité, réside dans la présence d’une « équipe des athlètes olympiques réfugiés ». Dix athlètes sélectionnés par le CIO en juin disputeront les JO sous la bannière olympique. Cinq Soudanais du Sud, qui vivent dans des camps de réfugiés au Kenya après avoir fui la guerre civile, deux nageurs syriens, deux judokas de la République démocratique du Congo et un marathonien éthiopien composent cette sélection.

Majlinda Kelmendi et deux autres championnes kosovares ont élu domicile quelques jours en Mayenne. Les JO en tête.

Mardi matin, dans l’immense dojo de Château-Gontier (Mayenne). Trois petits bouts de femmes, Distria Krasniqi, Nora Gjakova et Majlinda Kelmendi, visages fermés, enchaînent les tractions, les courses et les prises de judo. L’exercice est millimétré. Driton Kuka, leur affable entraîneur, enchaîne les pompes, à proximité, sous les regards curieux des visiteurs. Ils ne le savent pas, mais devant eux, c’est un morceau de l’histoire du Kosovo qui s’ébat sur les tatamis.

Majlinda Kelmendi, 24 ans, était à peine née, quand le Kosovo a subi la terrible répression serbe. Sa trajectoire épouse celle de son pays de moins de deux millions d’habitants, dont l’indépendance a été officiellement proclamée en 2008. En 2012, pourtant, le CIO ne voulait toujours pas reconnaître le Kosovo comme un état indépendant.

Aux JO de Londres, la combattante avait ainsi dû porter les couleurs de l’Albanie. Son échec londonien (éliminée en 8es de finale) sera le dernier. « Si on veut quelque chose, il faut se battre et on peut y arriver, lance-t-elle, après son premier titre mondial, en 2013. Le Kosovo est un tout petit pays, très pauvre, où il y a encore des enfants qui ne mangent pas à leur faim ».

Devenue le symbole de tout un peuple, Majlinda Kelmendi reprend le combat de son mentor, Driton Kuka, qui avait manqué les JO de Barcelone, en 1992, après s’être engagé dans l’armée de libération du Kosovo, au plus fort du conflit.

« Majlinda devra résister à toute cette pression »

kosoosddLeur soif de victoires et de reconnaissance ne sera étanchée qu’avec une médaille olympique, l’an prochain aux Jeux olympiques de Rio. C’est la seule ligne qui manque au palmarès de Kelmendi, championne d’Europe et double championne du monde en titre. « Une médaille olympique, quelle qu’en soit la couleur, serait une grande première pour notre pays, qui n’en a encore jamais obtenu, souffle Kuka. C’est un défi immense. Si on le réussit, ça montrera au monde entier le potentiel du Kosovo et de ses habitants. Majlinda devra résister à toute cette pression ».

En attendant l’échéance olympique, la puce kosovare, qui tire dans la catégorie -52 kg, enchaîne les Uchi komi avec ses partenaires. Sami Elias, le président du comité de la Mayenne, à l’origine de leur venue, est bluffé « par la précision et la vitesse d’exécution. J’ai voulu prendre des photos, j’ai vite posé mon appareil pour ne rien rater du spectacle. Vous savez, Majlinda a été élue judokate de l’année 2014. Chez les hommes, c’était un certain Tenny Riner… »

Lundi, les jukokas en herbe de Cossé-le-Vivien ont pu partager l’entraînement des trois championnes, hébergées chez l’habitant pendant leur séjour. Mercredi, les jeunes Castrogontériens ont, à leur tour, eu cet honneur, avant que les Kosovares ne prennent ce jeudi la direction de Paris, et son prestigieux tournoi. Pour le gagner.

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