shipjaaaaPresevo, 3 mai 2016 -Pendant la guerre en ex-Yougoslavie, la cible du régime dictatorial de Milosevic n’a pas été seulement les civils mais également les journalistes ainsi que la liberté de la presse en général. Suite à ce conflit, et malgré les progrès relatifs aux processus démocratiques dans la région, la liberté de la presse reste toujours un sujet de préoccupation.


 

La situation difficile au niveau économique et politique étouffe aujourd’hui l’indépendance des médias. Ce constat ne vient pas uniquement de notre Association mais aussi de nos collègues-partenaires de la Fédération Internationale des Journalistes et des Reporters sans Frontières.

 

D’après une analyse sur la liberté de la presse faite par nos collègues, parmi 180 pays dans le monde, les pays des Balkans se situent tout en bas de cette liste, bien après les pays africains et ceux à régimes dictatoriaux. Citons en exemple, la Serbie, la Macédoine, le Kosovo et l’Albanie qui se positionnent défavorablement dans ce classement.

 

Le régime de Milosevic a été l’ennemi « numéro un » des médias albanophones, en particulier au Kosovo et en Serbie. Après la chute de ce régime, malheureusement la haine et les insultes ont continué dans les médias serbes. Sur la base d’études, nous avons constaté que, malgré la présence de l’OSCE et d’autres organisations internationales à Belgrade, les journaux serbes ont continué à insulter et à « étiqueter » les albanais avec des propos issus de l’époque de Milosevic. Par exemple : « siptari », « kosmet », « Kosovo e Metohija », « terroristes », « vehabisti », etc.

 

Concrètement, les médias serbes ont considéré comme « terroristes » les ex-membres de l’UCPMB, l’Armée de libération de la Vallée de Preshevo. Contre ces membres, qui appartiennent au « Groupe de Gjilan », et malgré l’amnistie décrétée par les autorités serbes, a eu lieu un procès les accusant de « crime de guerre ». Cependant, le juge serbe de Belgrade les a libérés ne trouvant contre eux aucune preuve de ce crime.

 

 

Aujourd’hui, ces « terroristes » sont chez eux, libres, et les médias serbes n’ont émis aucun mot d’excuses vis-à-vis d’eux.

 

Un autre exemple. En janvier de cette année, les policiers serbes ont tué un citoyen norvégien et les médias serbes, avant même de connaître son identité, ont bombardé leurs pages avec des gros titres citant que dans la Vallée de Preshevo a été tué un « véhabiste » (islamiste). Après quelques jours, la famille de cette victime ainsi que les autorités serbes ont confirmé que ce « norvégien » n’avait aucun lien avec les «véhabistes» ou les islamistes, étant donné que cette personne n’a jamais mis les pieds dans une mosquée.

 

Contre cette haine et contre ces insultes parus dans les médias serbes, l’Association des Journalistes Albanais en Suisse et en Europe a réagi auprès de l’OSCE aux sièges de Vienne, de Belgrade et même ici à Bruxelles. Pour votre information, sachez que, après la guerre au Kosovo, les journaux kosovars ont dû payer une amende d’un montant de 20’000 Euros pour avoir insulté les serbes avec le mot « shkie ». Nous ne sommes pas d’accord de condamner les médias, mais nous sommes d’accord que nos collègues en Ex-Yougoslavie, surtout en Serbie, fassent une autocensure et soient disciplinés pour éviter les insultes dans leurs  articles. En effet, ces propos pourraient donner un reflet négatif et une mauvaise image à la Serbie qui se prépare à devenir membre de l’Union Européenne.shippp

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