Le parti agrarien dépose deux textes à Berne contre l’opération Papyrus. Selon lui, la normalisation des clandestins affaiblira l’économie.

 

«L’expérience fatale à laquelle se livre Genève» affole l’UDC. Son groupe parlementaire fédéral fustige la décision du Canton de régulariser des milliers de sans-papiers. Il a déposé ce mercredi une initiative parlementaire et une motion pour arrêter l’opération Papyrus, dévoilée par le Conseil d’Etat le 21 février dernier.

Le premier texte exige que les critères définis pour déroger aux conditions d’admission (Loi sur les étrangers, art. 30) ne soient plus de la compétence du Conseil Fédéral, mais du Parlement. La motion, elle, demande de suspendre les régularisations au bout du lac, le temps de traiter l’initiative. Son examen sous la coupole fédérale débutera au plus tôt en mai prochain. Un éventuel vote ne devrait intervenir que courant 2018.

Une «Genferei», selon l’UDC

Qualifiée de «dérive», l’opération Papyrus ne combat pas le travail au noir mais lui fait au contraire «une belle publicité», estime le conseiller national genevois Yves Nidegger. Auteur de l’initiative, l’élu UDC note que les entreprises cherchent des collaborateurs hautement qualifiés tout en devant composer avec des contingents très stricts. Mais la «Genferei Maudet», comme la nomme la formation agrarienne, ne fera que «distribuer des permis de séjour sans aucune limite à des étrangers illégaux très peu qualifiés».

Tolérer l’exploitation?

Les manoeuvres de l’UDC font sourire le conseiller d’Etat genevois chargé de l’économie. Il y a quelques jours encore, le parti d’extrême-droite affirmait que l’opération Papyrus était illégale. «Mais en demandant aux chambres fédérales de modifier la Loi sur les étrangers, il démontre donc que notre démarche est parfaitement conforme à la législation», ironise Pierre Maudet.

Le magistrat PLR rappelle aussi que la régularisation massive des sans-papiers genevois sera limitée dans le temps, jusqu’à fin 2018. Selon lui, cela permettra d’éviter un appel d’air sur le marché de l’emploi. «Nous proposons des solutions et je n’ai pas vu l’UDC en faire une seule face au problème du travail au noir et des sans-papiers, s’irrite Pierre Maudet. Faut-il laisser toutes ces personnes se faire exploiter? Non, évidemment; ces situations sont inadmissibles!»/20Minutes.ch

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